14-18NEXANSJOURNAL SUITE

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TRIBUNAL DES PRUD'HOMMES DE LAON

Pas de conciliation chez Nexans

 

Article publié dans l'Aisne Nouvelle le 19 spetembre 2011

Jean Federspiel (à droite) et l'avocat de Nexans Me Pelletier.

Jean Federspiel (à droite) et l'avocat de Nexans Me Pelletier.

 

CHAUNY - Les ex-Nexans et Essex se sont retrouvés avec leur employeur devant le conseil des Prud'hommes. La conciliation n'a pas abouti.

 

« Une grande pantalonnade ce matin » dira l'avocate des ex-salariés de Nexans et Essex, Me Nathalie Campagnollo, jeudi vers 13 heures, à la sortie de l'audience de conciliation du conseil des Prud'hommes à Laon. L'audience avait démarré à 9 heures, les 88 plaignants Nexans et 51 Essex sont passés toute la matinée un par un devant le conseil pour répondre à une seule question : « Etes-vous prêts à négocier les dommages et intérêts que vous réclamez ou préférez-vous aller jusqu'au procès ? ».
Me Campagnollo, qui a retrouvé ses clients l'après-midi en réunion à Chauny, salle Bettine-Ternynck (lire notre encadré) n'a pas saisi ou a très bien compris la démarche du président Jacky Lentrebecq (collège employeur) dans le cadre d'une procédure collective : « surtout qu'en face, les dirigeants des deux groupes étaient venus les mains vides. Ils n'avaient rien à proposer, aucune offre de transaction pour, le cas échéant, couper court au débat. »
L'associée de Me Brun n'a, toutefois, pas perdu son temps : « l'affaire sera plaidée le 9 février, à partir de 9 heures, je connais aujourd'hui mes confrères, j'ai déposé les pièces du dossier et je me suis opposée à tout renvoi… ». Le défenseur table sur un délibéré au mois de février et sur la saisine de la cour d'Appel avec un jugement dans les douze mois : « le dernier recours, plus exceptionnel, est la cour de Cassation, avec 18 mois d'attente maximum, dans tous les cas l'ancien employeur doit vous indemniser. »
Les ex-Nexans attaquent sur le licenciement abusif et le préjudice d'anxiété, lié à l'exposition à des produits dangereux comme l'amiante, le benzène, le mercure, le cyanure - « un vrai scandale de santé publique dans ces trois entreprises » plaideront les avocats - idem pour les ex-Essex, avec un autre préjudice sur « l'ordre des départs » dans le cadre des procédures de licenciements.
Jeudi matin, les directeurs des deux sites, Jean Federspiel (Nexans) et Alain Thomas (Essex), accompagnés de leurs avocats, apparaissaient sereins, convaincus que « leur société avait rempli ses obligations légales ». Reste l'humain, non quantifiable.

LE SCANDALE DE L'AMIANTE SORT DU SILENCE

 Nathalie Campagnollo, associée de Me Philippe Brun, a fait le point avec les ex-Nexans et Essex, jeudi après-midi salle Bettine-Ternynck, sur la procédure et le calendrier. Elle n'est pas revenue sur l'action engagée concernant les licenciements abusifs (comportant également les obligations de reclassement interne et externe « très insuffisantes »), préférant insister sur « le scandale de santé publique lié à l'exposition à l'amiante et autres produits dangereux, qui sera très certainement contesté par les avocats des deux entreprises, les sites n'étant pas classés amiante. Une prime à la mauvaise foi alors que Nexans a attesté il y a plus 12 ans par écrit, lors de l'évaluation annuelle des risques, que des salariés avaient été exposés ».
L'avocate a demandé à tous les plaignants d'apporter des certificats médicaux, des témoignages de collègues et tout autre document attestant de leur exposition, ce qui déterminera pour chacun le préjudice subi et les dommages et intérêts.

 

Pascal BROCHETON

 

 



24/09/2011
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