Les ex-Nexans lancent le combat de l'amiante
Les ex-Nexans lancent le combat de l'amiante
Publié le lundi 25 février 2013 à 09H07 - Vu 24 fois

Date butoir : le 14 mars pour être fixé sur les intentions de Nexans en matière d'appel. Restent en suspens quelques cas d'indemnités a minima sur lesquels il faut remonter au créneau et la question du préjudice d'anxiété lié à l'amiante.
Samedi matin, Me Brun a rencontré les ex-salariés pour un point « à la mi-temps » du combat à mener sur plusieurs fronts contre Nexans.
SALLE Bettine-Ternynck, samedi matin, les ex-Nexans, sagement assis, attendent Me Brun pour une réunion de mise au point après l'annulation des licenciements en justice.
L'un d'eux fait de loin à quelqu'un le signe « zéro » avec le pouce et
l'index d'une main. « Pour l'instant, commente-t-il par-dessus le
brouhaha ambiant, on n'a rien… C'est le plus sûr de ce qu'on peut
espérer ! »
C'est à lui, et à travers lui à chacun des ex-Nexans présents, que Me
Brun serre la main en arrivant, avant de se lancer dans un bref mais
remobilisateur résumé des épisodes précédents : « La lettre de
licenciement n'était pas motivée, tous les licenciements sont abusifs.
La première mi-temps est gagnée. L'appel de Nexans France, je l'avais
annoncé. »
L'ombre d'un scandale sanitaire
Pour les quatre-vingt-sept premiers concernés par la décision, les
indemnités représentent 5,6 millions d'euros, allant de 17 000 à 136 000
€ soit une moyenne individuelle de 60 900 €.
« Pour le préjudice d'anxiété lié à l'amiante, c'est plus décevant. La
juge a fait deux erreurs, estimant que le tribunal des Prud'hommes
n'était pas compétent et ne voyant qu'un préjudice virtuel, sauf que
vous êtes tous effectivement dans l'anxiété. le préjudice est né, vous
allez tous faire vos radios et l'on voit apparaître des choses sur les
poumons. Ce n'est pas une vue de l'esprit. »
Si Nexans fait appel, Me Brun assurera de son côté un appel incident sur ce volet de l'amiante (si Nexans ne fait pas appel, les ex-salariés pourront lancer une action nouvelle sur ce dossier précis) : « En Cour d'appel d'Amiens, on plaiderait, je pense, vers Noël 2013, début 2014. On rebat les cartes, chacun va reprendre ses arguments mais, au moins, on tient la corde ! Pour l'amiante, il faut un état des lieux, le compte des premiers signes de la maladie. Il faut aller au-devant des difficultés médicales pour être pertinents dans les débats. Organisez, structurez cela, pour alerter le juge et les pouvoirs publics par rapport à un scandale sanitaire qui explosera inévitablement à Chauny. »
Quelqu'un dans l'assistance lance : « Le site a été contaminé ». Un
autre : « On était encore Alcatel qu'un médecin parlait de l'usine à
cancers » Me Brun doit ramener chacun devant la réalité des choses
juridiques : « De tout cela, je suis convaincu mais il faut plus que des
paroles. Votre site n'a pas été classé amianté. Vous ne vous êtes pas
battus là-dessus. On ne va pas refaire l'histoire et se faire du mal
mais il fallait prendre votre destin en main. Il n'est jamais trop tard
pour bien faire. Cela va être plus compliqué mais vous avez le recul
pour vous. Recueillez et classez les témoignages, recensez les
situations. Il y a eu décès du cancer de l'amiante, c'est parlant !
C'est à vous de me préparer une synthèse. Il vous faut une force de
combat. Formez une équipe, un vrai comité amiante. Vous avez six mois
pour me peaufiner cela. »
En fin de réunion, des volontaires ont ouvert la voie à la création
d'une association qui permettra aux ex-Nexans de muscler leur dossier
amiante.
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