14-18NEXANSJOURNAL SUITE

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Les Ex-Nexans aux pruh'hommes

Les ex-Nexans réclament réparation

Publié le mardi 13 novembre 2012 dans L'Aisne Nouvelle

Les ex-Nexans et leur avocat Me Brun vont devoir argumenter de nouveau devant le juge départiteur.

Les ex-Nexans et leur avocat Me Brun vont devoir argumenter de nouveau devant le juge départiteur.


CHAUNY - Le conseil des Prud'hommes de Laon examinera de nouveau l'affaire Nexans demain. Un juge départiteur appréciera les arguments des deux parties.

Nouvelle étape dans la bataille judiciaire qui oppose aux Prud'hommes 87 ex-salariés de Nexans et leur employeur. Un juge départiteur du tribunal d'instance de Laon accompagnera ses collègues du conseil des Prud'hommes, demain à 9 heures, pour rendre une décision en première instance.
Les Nexans et leur avocat Me Philippe Brun ont déjà prévenu qu'ils iraient « en appel » s'ils n'obtenaient pas satisfaction sur les deux chefs de demande retenus dans cette procédure. Ils réclament, d'une part, des dommages et intérêts, entre 12 et 48 mois de salaire selon l'ancienneté des personnes, au titre de la perte d'emploi et du non-respect des obligations de Nexans France en matière d'obligations légales et conventionnelles concernant le reclassement interne et externe des 220 salariés chaunois licenciés, et d'autre part, au titre du préjudice d'anxiété lié à l'exposition à l'amiante et autres produits cancérigènes (certaines maladies pouvant se déclarer jusqu'à 40 ans après). Leur avocat dénonçant sur ce dernier point « un véritable scandale de santé publique, la direction pratiquait l'omerta en matière de prévention des risques et la reconnaissance des problèmes de santé de ses employés ».

Une reconnaissance

Sébastien Dahler est l'un des demandeurs. Il a créé sa petite entreprise Dahler Motoculture à Villequier-Aumont au printemps 2012, après avoir bénéficié d'une formation payée par Nexans et d'une aide de l'industriel de 10 000 euros, mais, pour lui comme pour d'autres, « le compte n'y est pas ». « Je souhaite que Nexans reconnaisse ses torts. L'usine de Chauny n'a pas fermé pour des raisons économiques, ils auraient très bien pu garder une production à Chauny. Nous possédions la coulée la plus performante d'Europe. Deuxièmement, Nexans n'a pas tenu sa parole au niveau de la réindustrialisation, elle doit reconnaître son échec de 0 emploi recréé sur la friche. L'explication est boursière, voilà tout, le patron a fait plaisir aux actionnaires. Derrière, ce sont des vies détruites, cela demande réparation. »
Michel Bombled, 37 ans de bons et loyaux services à la Thomson puis à Nexans coulée continue, est encore plus amer : « comme mon collègue, je réclame une reconnaissance. Moi, je l'avoue, vous pouvez l'écrire, je suis en pétard contre la direction de Nexans Chauny, en plus de la destruction de 220 emplois avec des possibilités de reclassement très aléatoires. Personnellement, le DRH et le directeur du site Jean Federspiel m'ont refusé le portage qu'il m'avait promis un moment, c'est-à-dire de rester le plus longtemps possible dans l'entreprise, sous prétexte que j'avais commencé très tôt à travailler, dès l'âge de 14 ans et demi. J'ai 57 ans, je leur ai expliqué que leur calcul était faux, il me manquait plusieurs trimestres pour ma retraite. Ils n'ont rien voulu savoir… Alors que j'ai été exposé comme un collègue qui a commencé en même temps que moi et qui a été reconnu amianté à l'âge de 50 ans. Je ne suis pas malade pour le moment, mais demain ? »

Pascal BROCHETON


14/11/2012
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